Points remarquables

Deneuvre est habité depuis l'antiquité et l'arrivée d'une communauté de Leuques, tribus gauloise occupant tout le sud de l'actuelle Lorraine.

Ces peuples qui ont choisis Deneuvre, ont tous laissé des traces qui, de nos jours encore, se laissent voir par le visiteur qui prendra le temps de parcourir le village.

 

La Tour du Bacha :

Tour du Bacha 1949C'est une des constructions romaines les mieux conservée du nord-est de la France.

Des fouilles ont été faites  en 1889, dans la tour intérieure. On a alors découvert une grande salle, autrefois voûtée, dont les murs étaient couverts d’un enduit et était peint d’ornements variés.

«Tous les murs sont construits en Musschelkalk, et les pierres symétriques, mesurent à la base 25 cm de long sur 11 cm d’épaisseur. Dans les assises supérieures : 17 cm de long sur 8 cm d’épaisseur. Ils sont coupés à égales distances, par des zones horizontales de briques rouges et renferment des scories de fer mêlées à la chaux, technique romaine».

Cette forteresse était si solide que Thiébaut Ier, comte de Blâmont et de Deneuvre décida de l’utiliser pour l’enceinte. (Milieu XIVème siècle)

Quelques ossements ont été retrouvés dans la Tour et à Deneuvre ainsi que des pièces de monnaies en bronze, à l’effigie de Tetricus et de Constantin.

Eglise Saint-Remy :

Eglise St Remy DeneuvreConstruite de 1742 à 1747 à la place du château et avec les pierres de celui-ci.

C’est le 4ème édifice religieux de Deneuvre.

C’est une église grange : Le plafond en planches est plâtré en 1890, sans pilier, avec une nef de 13 m de large et de 40 m de long.

Elle coûta à Deneuvre 2617 livres et 7 sous et pour Baccarat 3174 livres, 14 sous et 2 deniers.

Elle est éclairée par 3 lustres en cristal de Baccarat datant de 1847.

On peut admirer dans le trompe l’œil derrière le maître autel en marbre offert par Stanislas un tableau de Jean GIRARDET représentant le baptême de Clovis par Saint-Rémy daté de la seconde moitié du 18ème siècle.

(GIRARDET : nommé peintre ordinaire par Stanislas le 10 mai 1758, il peint le Grand Salon de l’Hôtel de Ville de Nancy, plusieurs salles dans les châteaux de Malgrange, Lunéville et Commercy).

Plusieurs autres statues classées (15ème , 16ème et 17ème siècles). décorent cette église :

Saint Rock avec son chien (à droite) : 17ème

Sainte-Barbe (à gauche ) : 17ème

Le Christ portant sa croix (milieu de la nef) : 15ème

Saint-Rémy et Saint Wolfgang (sous la tribune entourant Saint-Jean Baptiste) : 17ème

Un lutrin du 18ème siècle parachève l’ornement de l’édifice.

Mais le chef d’œuvre de l’église Saint-Rémy est incontestablement l’Orgue de 1704 construit par le facteur messin, Claude LEGROS.

Remparts :

Remparts de DeneuvreL’origine exacte du château de Deneuvre reste assez floue. On pense que sa construction date de la fin du 10ème siècle. Ce sont les évêques de Metz qui décidèrent de son édification pour protéger l’évêché contre d’éventuelles attaques venant des Vosges par la vallée de la Meurthe. Malgré sa position stratégique, le château n’a pas été très efficace. Durant la période où il était une possession de l’évêque de Metz, il a été assiégé cinq fois et pris quatre fois, les troupes de l’évêché étant trop éloignée pour envoyer des renforts rapidement. Autre grande famille, les comtes de Salm, sont devenu voué de Deneuvre à la fin du 12ème siècle et il ne cesseront de prendre de l’importance dans la vie de notre région. Finalement, au 14ème siècles ils sont devenus seigneurs de plein droit de Deneuvre. Il sont restés propriétaires de la seigneurie jusqu’au 16ème siècle, date à laquelle elle est devenue possession des ducs de Lorraine jusqu’au rattachement de la Lorraine à la France en 1766.

Les remparts que nous pouvons voir actuellement autour de Deneuvre datent du 14ème siècle. Avant cela, il y avait le château-fort et le village, uniquement protégé par ce qui restait de la Tour du Bacha. Donc, à chaque fois qu’il y avait un siège, c’est le village qui payait, en premier, le prix de la guerre. Ceci n’avait rien de réjouissant pour la population et, en 1375, ils ont obtenu de leur seigneur, la fortification du village. Ce sont donc ces remparts qui ceinturent Deneuvre, il n’est resté du premier château que le donjon.

Remparts de DeneuvreMalheureusement, de nos jours, il ne reste plus grand chose du château de Deneuvre, hormis, bien sûr ses remparts. C’est la guerre de Trente Ans qui a mis fin à la prospérité du village. Au début du 17ème siècle, le duché de Lorraine, alors indépendant, allié du Saint Empire Romain Germanique, s’est retrouvé en guerre contre la France. Le château a été assiégé par l’armée française et les remparts ont été fortement endommagés puis finalement, la prise du château a marqué la fin du Deneuvre médiéval. Pour achever son malheur, Louis XIII ordonna la destruction des forteresses de Lorraine et ce qui restait de celle de Deneuvre a subi le sort commun.

Après la guerre, la population était pratiquement anéantie et la village détruit. Il a fallu reconstruire. On a d’abord repeuplé le village puis rebâti les maisons. Pour cela, rien de plus facile, les pierres du château étaient là et ne demandaient qu’à servir. Plus encore, lorsqu’il a fallu construire une nouvelle église, c’est à l’emplacement et avec les pierres du château qu’on la fait. 

Tombe de François Thibault de Ménonville :

Blason MénonvilleSon ancêtre, Armand THIBAUT était originaire d’Ecosse mais fut contraint de quitter son pays, il était catholique et les persécutions y étaient nombreuses. La famille THIBAUT arriva en France entre 1649 et 1653 pour s’y établir.

François-Louis THIBAUT DE MENONVILLE est né le 2 juillet 1740 au château de Villé. Il entre le 1er janvier 1756 dans la compagnie des cadets gentilshommes de S.M. Stanislas, roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar. Il devient ensuite élève à l’Ecole d’Artillerie et du Génie (régiment de Chartres). Le 1er janvier 1760, il obtient le titre (uniquement accordé aux officiers les plus capables) d’ingénieur ordinaire du roi. Il servit en cette qualité sur les côtes de la Méditerranée et à l’Ile de Majorque (occupée par l’armée française de 1760 à 1762). Il fait ensuite partie de l’armée chargée du rattachement de la Corse à la France. François-Louis  est nommé capitaine en 1769 et est envoyé au secours de Polonais en 1770 et 1771. La croix de Saint-Louis lui est accordée le 2 janvier 1772 et le 24 mars, il devient lieutenant-colonel il était alors âgé de 32 ans.

F T de MénonvilleIl participe ensuite à la Guerre d’Indépendance Américaine en tant qu’aide-major général et se distingue particulièrement au siège de Yorktown ce qui lui vaut la reconnaissance du roi et une pension de 800 livres. Il se lie d’amitié avec LA FAYETTE et WASHINGTON, et garda pendant de longues années une correspondance intime avec eux. Le comte de ROCHAMBEAU considérait de MENONVILLE comme un de ces meilleurs officiers et lui annonçait qu’il était autorisé par le roi à porter les marques distinctives de la Société de Cincinnatus.

L’Angleterre vaincue, il rentre en France et est promu brigadier en 1784 et maréchal de camp des armées du roi le 21 septembre 1788. Chargé d’une mission diplomatique en Pologne, il est élu à son retour député de la noblesse de Mirecourt aux Etats Généraux de 1789.

En septembre 1792, il échappe de peu au lynchage qui coûte la vie à son ami M. de SPITZEMBERG à Saint-Dié, sa maison est pillée par une foule déchaînée et lui-même est emprisonné à Epinal pour une durée de 4 ans. A sa libération, il revint à Baccarat dont il était sous l’ancien régime « voué héréditaire ». il devient Membre du Conseil Général de la Meurthe. Après une vie bien remplie, il se retire à Deneuvre dans un hôtel particulier existant encore aujourd’hui au 9 Grande Rue. Il devient maire du village et y meure le 5 décembre 1816 vers 8 h du matin. La tombe de la famille de Ménonville est encore visible de nos jours dans le cimetière de Deneuvre, face à la chapelle.

Grottes de La Rochotte :

Grottes de la RochotteElles forment l’ensemble de cavités situées à quelques centaines de mètres au sud du village de Deneuvre. Elles auraient pu rester une simple attraction pour les habitants de la région mais une fois encore, l’histoire va nous rattraper.

C’est en 1579 que l’on trouve les premiers textes traitants d’un ermitage installé à la Rochotte. La régente de Lorraine, Christine de Danemark, y fît bâtir une chapelle dédiée à sainte Marie-Madeleine.

Nous connaissons également le nom de l’ermite qui occupait les grottes à cette époque, Jean François DANNEAU. Il avait aménagé une citerne dans la plus grande des caverne et construit une barricade pour fermer l’habitation. C’est dans ce cadre qu’il travaillais et priait pendant de longues journées.

L’ermitage a continué à recevoir diverses personnes ayant fait vœu de se retirer du monde. Jusqu’au jour où est arrivé, à Deneuvre, un jeune homme dont la vie extraordinaire semble indissociable de l’histoire des grottes. Son nom, Valentin-Jamerai DUVAL. Il est né en 1695 à Artonai, en Champagne, la mort de son père et la famine le forcèrent à quitter son village. Il arriva à Deneuvre en 1709 dans un pays épargné par la guerre qui ravageait la France. Il fut accueilli dans les grottes par frère Palémon, ancien officier de cavalerie qui renonça au monde après avoir été blessé durant une bataille. Palémon appris à Valentin à lire et à écrire et lui donna plusieurs livres qui lui permirent d’étoffer son éducation.

Après quelques années, il quitta la Rochotte pour aller étudier à la maison Saint Anne  de Lunéville. Alors qu’il étudiait sous un arbre, il croisa le duc Léopold qui s’était perdu pendant une chasse. Ce dernier fut impressionné par la volonté d’apprendre du jeune homme et finança ses études au collège de Pont-A-Mousson. Il fut finalement envoyé à  Paris pour  terminer son apprentissage. Il revint ensuite dans la Lorraine qui lui avait tant donné et y devint bibliothécaire du Duc. Il se lia d’amitié avec François III qu’il suivit à la cour Impériale d’Autriche.

En 1752, il revint à Deneuvre pour faire construire aux ermite une belle maison avec un jardin sur laquelle il apposa une plaque de marbre avec une inscription marquant l’occasion. Cette plaque est visible, de nos jours, dans l’église Saint Rémy de Deneuvre. Valentin-Jamerai DUVAL mourut en 1775 à Vienne après une vie consacrée à l’apprentissage et à la culture.